Voila la derniere petite mise a jour pour ce qui traite de Chi Pat. Oui, je sais, je sus a Phnom Pehn depus 3 jours et je n'ai rien ecrit sur cet endrot. Il me restait quelques petites choses dans mon carnet de note mais j'ai maintenant repris mon retard. Donc, dernier article sur le village, avant de nouvelles aventures...

Nous sommes le 15, lever a 6h, douche, rendez-vous a 7h au centre du village pour le petit dejeuner. Ce matin, moi et de nouveaux comperes rencontres sur place partons pour une randonnee a VTT, qu nous condura a travers la jungle et les campagnes vers un site archeologique recemment decouvert. Nous parcourerons environ 40km aller-retour pour voir d'anciennes jares et une sepulture mysterieuse...
7h30, les VTT sont prets, nous prenons la route (ou plutot la piste). Des le depart mes fesses n'apprecient pas trop la selle de mon VTT... Apres quelques kilometres je commence a souffrir vraiment... En descente tout va bien, je me met debout sur les pedales. Des lors qu'il faut rester assis, je subit les chaos du terrain avec les plus grandes difficultes... Encore un peu plus, et mon scrotum est au bord du sucide; ca me fait trop mal... Je resiste avec courage, tente meme de nouer un T-shirt autour de ma selle, mais ca devient insupportable a mi chemin environ... Mon cul est litteralement a l'agonie, je me rends... Nous sommes au milieu de nulle part, l'un de nos deux guides doit rester avec moi.

C'est une situation tout a fait conne et ridicule, mais je ne peux meme plus m'assoir par terre. C'est la premiere fois que mon cul me fait aussi mal a velo. Il est 10h du mat', et nous devons donc attendre le retour des autres membre du groupe jusque 14h... Saaun, le jeune guide, me propose de s'installer un peu a l'ombre, histoire de me remettre de mes emotions, puis d'aller voir une chutte d'eau non loin de la apres. Ce jeune Khmer de 18 ans a un niveau d'anglais assez etonnant alors qu'il ne l'etudie que depuis 3 ans. Pour gagner un peu de fric, il travaille au centre ecotouristique de Chi Pat pendant les vacances, mais sut une scolarite classique le reste du temps.
Il est ne au village, vit la depus 18 ans, va a l'ecole ici egalement, et y travaille. Il ne s'est jamais eloigne de plus d'une trentaine de kilometres. Il m'explique qu'il n'a jamais vu la plage, mais qu'il adorerait pouvoir un jour aller se baigner dans l'ocean. Il n'a pas eu ni le temps ni l'argent pour s'y rendre, alors qu'un bus pourrait l'y  conduire en 2 heures de temps pour environ 2 dollars... Alors que nous mangeons tranquillement notre repas a l'ombre d'un immense arbre, il me raconte pas mal de petits trucs de sa vie, et nous rigolons finalement pendant plusieurs heures. L'humour Khmer est deroutant, et je le comprend alors qu'il me raconte quelques blagues locales...

Apres avoir decouvert les chuttes, et plonge dans une eau trouble a environ 25 degres, nous retrouvons finalement les autres qu reviennent d'une ballade epuisante. Oblige de rentrer en marchant, Saaun reste avec moi et nous sommes rejoins par Lindsey. En perspective, 2 heures de marche pour retrouver le village, sous un soleil de plomb et sans ombre. Le trajet est pourtant tres amusant et nous rigolons beaucoup.

Au lever le lendemain matin, Saaun a laisse pour Lindsey et moi une petite note au centre ecotouristique. La note dit qu'il nous a beaucoup apprecies, qu'il nous souhaite le meilleur, quíl ne nous oublira pas, et qu'il espere nous revoir tres bientot...
 
ChiPat, loin de tout, accessible seulement par la riviere ou par une piste impraticable pendant la saison de pluies. Quelques maisons s etirent le long de la piste en terre rouge sur environ 1km. Parcourez 100m et vous etes instantanement trempe de sueur...
Tous les jours, dans l apres midi, le bateau de ravitaillement accoste a l unique ponton sur la rive du fleuve, livrant des legumes, des biscuits et des cup noodles, mais surtout des boissons en quantite massive, parmi lesquelles la biere arrive en premiere position, de loin.

Chi Pat est situe dans le massif des Cardamones Meridionnales, un parc naturel regroupant un grand nombre d ecosystemes preserves a present de la deforestation et de l exploitation des terres d habitat d un grand nombre d especes en danger. C est un exemple de developpement ecotouristique au Cambodge. Depuis 2007 en effet, une ONG a elu domicile au village, et a inscite les habitants a s orienter vers l accueil des touristes tout en resopaectant leur foret et en arretant de couper les arbres pour l exploitation du riz. En 3 ans, l orientation economique du village a entierement change et une gestion intelligente des ressources et de l espace naturel a vu le jour, dont un comite de villageois eux-meme est responsable. Les installations dans le village restent sommaires, les hebergements sont tres simples et l electricite n est dsiponible qu entre 18h et 22h en tres basse tension. A la difference de beaucoup de villages du Cambodge, il n y a pas de detritus qui jonchent le bord des routes ou le jardins des maisons,
Pour le moment, tres peu de touristes font alte a Chi Pat, et enfants comme adolescents sont tres amuses de pouvoir saluer a tout bout de champs les passants occidentaux. Ils ne se lassent pas de lancer des HELLO joyeux, et j ai eu droit a envirpn 200 HELLO chaque jour... Certains se hasardent meme a vous balancer un WHAT S YOUR NAME pour tenter d engager timidement la conversation. En tout cas, tout le monde montre un enorme interet envers vous. J ai totallement battu mon record d invitation avec 3 en 3 jours, les villageois m interpellant pour m offrir des raffraichissements... C est tres amusant ou tres frustrant. Ne parlant pas le Khmer, les discussions se resumaient souvent a une serie de mimes rigolos ou burlesques. Un de mes hotes etait meme si content de me recevoir qu il a courur acheter une bouteille de vin pour feter ca. Je ne sais pas d ou venait ce vin, mais je peux garantir qu il m a fait encore plus transpirer affichant 28 degres sur l etiquette.
Pendant le sejour, le Nouvel An Khmer a egalement eu lieu, donnat au village des allures de grande fete sans discontinuer. Le gringrin des radio passait sans arret usant bon monbre de piles, et le soir la musique amplifiee a l aide de mega hauts parleurs se faisait entendre dans tout les alentours. Les enfants et les adultes se retrouvent alors au frais pour jouer a de nombreux jeux traditionnels tels que le tire a la corde ou les cartes. Chaque mqison est nettoyee de fond en combles pour chasser les mauvais esprits, et des autels croulant sous les boissons et la nourriture apparaissent a l entree de chaque propriete. Les 13, 14 et 15 sont les jours de fetes cette annee. Le 15, tous les Khmers se retrouvent au Wat (temple) pour jouer de nouveau et attirer la bonne humeur et la chance pour la nouvelle annee.
 
8h15, le bus quitte enfin Sihanoukville. L'impatience de quitter la ville se faisait grandissante. Ce bus dans lequel un karaoke mievre defile a fond comme le veut la tradition, me conduit vers Andoung Tuek. Il m'a fallut environ 5 jours pour prononcer a peu pres correctement le nom de ce petit village, etape obligee pour m'enfoncer en peu plus vers une region reculee de cette province.
Apres avoir rappele au chauffeur qu'il doit m'arreter a ce villlage, je dois cependant le faire arreter en catastrophe alors qu'il est en train de le depasser allegrement, sans m'y faire descendre... Je reviens donc un peu en arriere en marchant, et me vola a Andoung Tuek. Pas grand monde, quelques poules qui courrent a droite a gauche, des baraques, puis un immense pont en ciment enjambant la riviere Preah Piphot qui plante le decor. Apres avoir mange, je decouvre l'embarcadaire ou je dois grimper dans le bateau pour Chi Pat, ma destination finale. L'embarcadaire est cache sous le pont. Je descend, il est 11h, le bateau devrait partir vers 13h.
Sous ce pont, je trouve un bateau vide, amarre a une sorte de terrain vague mi terre mi beton. Les pylones du ponts sont plantes dans ce terrain, et un microcosme etonnant s'y developpe cache aux yeux du monde... Perdue le long de la riviere, une petite famille semble avoir elu domicile ici, entre léau et le beton. Improvisant un espace pour dormir, sorte d'estrade en bois, amenageant une petite baraque servant de toilettes au dessus de la riviere, cuisinant sur une petit feu de camps entre les detritus, cette famille survit ici, a l'ombre du pont. Deux tables et quelques chaises sont mise a disposition de tous, et la famille gagne quelques riels en vendant du the et du cafe aux gens qui attendent le bateau pour Chi Pat... Sans reellement parvenir a identifier combien ils sont exactement, j'observe tranquillement, assis a une de leur table.
Apres quelques minutes d'attente, un petit camion arrive par la piste qui descend sur le cote du pont. Il s'agit du ravitaillement pour le village ou je vais, et celui-ci sera charge sur le bateau cargo qui m'y conduira. Je decouvre alors qu cette mini petite vie s'anime tout a coup... Le mari, tres peu occupe depuis mon arrivee se transforme alors en manutentionnaire improvise et decharge le camion pour classer les differents paquets qui s'y trouvent. Ils les stocke ensuite dans le cargo... Au meme moment, un petit nombre de personnes font leur apparition en descendant la piste, et font tranquillement leur marche en chosissant quelques produits parmi les tas accumules a meme le sol. L'argent et les marchandises sont echange, et un veritable petit marche est organise sous mes yeux. Tout a l'air parfaitement regle, et en quelques minutes chacun repart avec ce qu'il lui faut. On achete des bananes, on choisit ses salades, on boit du the ou du cafe, le pere de la famille recot sa paye pour avoir charge le bateau, le camion repart et tout redevient tranquille.
Il est maintenant 13h, j'attends toujours. Un groupe de touristes me rejont; ils sont 4. Ils s'installent avec moi et nous faisons connaissances. Ils sont tous expats et habitent Phnom Pehn.
Les allees et venues se succedent pour remplir le bateau de diveres marchandises, jusqu'a ce qu'il soit tres enfonce dans l'eau... Puis, finalement, vers environ 16h30, le cargo nous prend a bord, charge jusqu'au dents. Les maisons se font de plus en plus rares sur les rives et nous nous enfoncons dans les mangroves et la foret.
Il nous faudrait pas lon de 3 heures pour arriver a Chi Pat, et une partie du trajet sur l'eau sera fait de nuit, sans eclairage. C'est calme, et completement hors du temps. Seules les etoles et quelques baraques sur la rive nous eclairent. Les lumieres du villages se profilent enfin sur la rive gauche, nous voila a Chi Pat, et nous decouvons son ambiance melee de nature et de nouvel an Khmer qui approche...